source: ma transformation intérieure
Daniel Goleman, auteur de L’intelligence émotionnelle, désigne par émotion un sentiment et les pensées, les états psychologiques et biologiques particuliers, ainsi que la gamme de tendances à l’action qu’il suscite. Il existe des centaines d’émotions, avec leur combinaisons, variantes et mutations. Leurs nuances sont en fait si nombreuses que nous n’avons pas assez de mots pour les désigner.
Les chercheurs ne sont pas d’accord entre eux pour savoir s’il existe des émotions fondamentales (en quelque sorte, le bleu, le rouge et le jaune des émotions, à partir desquels se forment tous les mélanges). Daniel Goleman propose donc une tentative de classification des émotions avec leurs variantes, en reconnaissant que c’est un parti pris qui ne fait pas forcément consensus :
Colère : fureur, indignation, ressentiment, courroux, exaspération, tracas, acrimonie, animosité, mécontentement, énervement, irritabilité, hostilité et, à l’extrême, haine, violence
Daniel Goleman reconnaît que certains questions restent en suspens :
L’argument selon lequel il existe un petit nombre d’émotions fondamentales est en grande partie fondée sur la découverte qu’a faite Paul Ekman à l’université de San Francisco : les expressions faciales correspondant à quatre émotions (la peur, la colère, la tristesse et le plaisir) sont identifiées par des individus appartenant à toutes les cultures du monde entier.
Dans son approche, Goleman a envisagé les émotions en fonction de leur appartenance à des familles ou des dimensions et considéré que les familles principales (colère, tristesse, peur, surprise, amour, honte, dégoût, plaisir) offraient de bons exemples de nuances infinies de la vie affective. Chacune de ces familles a pour centre un noyau émotionnel fondamental, les émotions apparentées se déployant autour de lui en vagues successives d’innombrables mutations.
Goleman considère qu’à la périphérie des émotions, on trouve les humeurs qui, techniquement parlant, sont moins vives et durent beaucoup plus longtemps que les émotions proprement dite (par exemple, il est très rare d’être en proie à une violente colère un jour entier, avec ses sensations physique associées – tels que pouls rapide, poids sur la poitrine, narines dilatées, respiration rapide, yeux froncés, mâchoires serrées, lèvres pincées, haussement de ton ou cris, contractions, coups de chaud – , mais il est fréquent d’être d’une humeur irritable, grincheuse, au cours de laquelle de courts accès de colère se déclenchent aisément).
Au-delà des humeurs, on en arrive aux tempéraments : la propension à susciter une émotion ou une humeur donnée, qu rend les gens mélancoliques, timides ou gais.
Au-delà encore de ces dispositions relevant du champ émotionnel, il y a les troubles psychologiques véritables, tels que la dépression clinique ou l’anxiété chronique (l’individu se trouve enfermé dans un état toxique permanent).
La rapidité avec laquelle les émotions s’emparent de nous, avant même que nous ayons pris conscience de leur apparition, est essentielle à leur caractère hautement adaptatif : elles nous mobilisent pour réagir à des événements sans se poser de questions. L’expression des émotions commence par des mouvements de muscles faciaux qui se produisent quelques millièmes de seconde à peine après l’événement déclencheur. Les changements physiologiques caractéristiques d’une émotion donnée (par exemple, des sensations telles que un afflux de sang au visage ou l’accélération du rythme cardiaque) se produit également en une fraction de seconde.
Le moment le plus intense d’une émotion ne dure que très peu de temps (quelques secondes, pas plus). Pour qu’une émotion dure, il faut que le facteur déclencheur perdure lui aussi (comme la perte d’un être cher). Quand les sentiments perdurent pendant des heures, cela se produit sous forme atténuée, en tant qu’humeurs.
En règle générale, l’esprit rationnel ne décide pas quelles émotions nous “devons” ressentir. Il est extrêmement rare que nous décidions du moment où nous nous mettons en colère, où nous sommes tristes. Nos sentiments s’imposent plutôt à nous comme un fait accompli. Ce que l’esprit rationnel peut contrôler, c’est la réaction à l’émotion.
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Source : L’intelligence émotionnelle : intégrale de Daniel Goleman (éditions J’ai Lu). Disponible en médiathèque, en librairie ou sur internet.